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Dix ans après l’attentat, Antonio Fischetti partage son expérience personnelle de Charlie Hebdo dans un documentaire émouvant : « Je ne veux plus y aller, maman ».

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Dix ans après l’attentat, Antonio Fischetti partage son expérience personnelle de Charlie Hebdo dans un documentaire émouvant : « Je ne veux plus y aller, maman »

Dix ans après l’horreur qui avait frappé les locaux de Charlie Hebdo, Antonio Fischetti, survivant par un hasard du destin, transforme son expérience en un documentaire poignant intitulé « Je ne veux plus y aller, maman ». Ce film n’est pas seulement un hommage aux disparus mais une plongée dans les profondeurs de la mémoire et de la résilience d’un homme face à la perte tragique de ses collègues et amis.

Un survie inattendue

Le 7 janvier 2015, Antonio Fischetti ne se trouvait pas dans les locaux du journal satirique lorsqu’ils furent attaqués par des terroristes, car il assistait aux obsèques de sa tante. Cet événement, qui a épargné sa vie de manière fortuite, l’a poussé dans une quête intérieure pour comprendre et surmonter les traumatismes liés à cet acte de violence qui ont coûté la vie à douze de ses collègues, dont la psychanalyste Elsa Cayat.

« Je ne veux plus y aller, maman » : Au-delà de la survie, une quête de sens

Dans le documentaire « Je ne veux plus y aller, maman », Fischetti ne se contente pas de narrer les événements ou de partager les souvenirs de ses collègues disparus. Il entreprend un voyage personnel et émotionnel, explorant l’impact de l’absence, la douleur du souvenir et la nécessité de donner un sens à une existence soudainement brisée. Ce film est autant une réflexion sur la liberté d’expression qu’une introspection sur le syndrome du survivant et la recherche de l’image manquante.

Une catharsis à travers la caméra

La réalisation de ce documentaire semble avoir été pour Fischetti une forme de thérapie. Revisiter les lieux, évoquer les visages amis, partager les idéaux qui liaient les membres de Charlie Hebdo s’articulent comme les étapes d’un chemin vers la guérison. Le film est décrit par certains critiques comme étant par moments confus, mais c’est dans cette confusion que le coeur du réalisateur parle, tissant entre ses souvenirs personnels et ceux de la tragédie collective une trame où se rencontrent l’intime et le universel.

Un hommage à l’invisible et à l’inoubliable

L’une des dimensions les plus marquantes du documentaire réside dans sa capacité à rendre hommage à ceux qui sont absents non seulement physiquement mais aussi dans les représentations publiques. Elsa Cayat, par exemple, ne figurait pas dans un hommage mural réalisé par l’artiste C215. Fischetti rectifie cette omission en plaçant la psychanalyste au centre de son récit, rendant ainsi son image et son esprit indélébiles.

L’impact durable de Charlie Hebdo

Le documentaire rappelle aussi cruellement que Charlie Hebdo n’a jamais cessé d’être une cible depuis sa première controverse. L’adresse actuelle du journal reste secrète; un témoignage poignant de la tension continue entre la défense de la liberté d’expression et les risques que cela comporte. En déclarant que « Charlie est une idée », Fischetti affirme que malgré tout, l’esprit du journal, défenseur de cette liberté si chèrement acquise, perdure.

Avec « Je ne veux plus y aller, maman », Antonio Fischetti offre non seulement une fenêtre sur les jours sombres de janvier 2015 mais aussi sur la lumière qui peut émerger des décombres. À travers son objectif, il capture la douleur, la perte, mais aussi la résilience et la réaffirmation des idéaux qui font de Charlie Hebdo bien plus qu’un simple hebdomadaire. C’est un symbole de lutte, de courage et d’un engagement inébranlable en faveur de la liberté.

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